Medaxes souhaite encore davantage de transparence
Ce que vous devez savoir pour interpréter correctement les chiffres
Aujourd’hui, betransparent.be tenait sa conférence de presse annuelle au sujet de la transparence des collaborations -le plus souvent décrites comme transferts de valeurs- entre l’industrie de la Santé, les professionnels de la Santé, leurs organisations et les associations de patients. Pour la première fois, celle-ci s’est déroulée dans le nouveau cadre légal du Sunshine Act. En vertu de celui-ci, les associations de patients doivent dorénavant déclarer de quelles entreprises proviennent les moyens qui leur ont été octroyés pour financer leurs activités. Pour les médecins aussi, toutes les données sont désormais connues nominativement. Chacun peut consulter ces informations sur www.betransparent.be.
Et cette transparence est vraiment une bonne chose. Car plus de 200 millions € de transferts de valeurs est sociétalement pertinent .
Cependant, Medaxes veut soulever ici quelques points d’attention.
Les appels d’offre dans les hôpitaux
Medaxes constate que les hôpitaux, plus spécialement ceux qui doivent organiser des appels d’offres publics, demandent en fait souvent dans leurs cahiers des charges des services en extra à l’entreprise pharmaceutique. Ces extras renvoient par exemple à des formations mais aussi à des études cliniques. Aussi, Medaxes demande aux autorités des clarifications sur un certain nombre de sujets. Plus spécifiquement parce que la Loi sur les Médicaments et la législation sur les appels d’offre prévoient une série de limitations. Les zones grises doivent être évitées au maximum afin de permettre au marché de fonctionner de manière optimale.
Relation de Goodwill
Le goodwill créé par les transferts de valeurs entre médecins, associations de patients et certaines entreprises pharmaceutiques pèsent dans la balance des décisions, au moment de la rédaction des cahiers de charges, dans les points de vue émis et les décisions qui sont prises. Les hôpitaux choisissent parfois d’abord de préserver la relation avec la firme pharmaceutique sponsor plutôt que d’opter pour le meilleur rapport qualité/prix pour l’assurance maladie. Ce n’est pas un hasard si l’ancien directeur général de Zorgnet-Icuro déclarait en substance lors de la présentation des résultats financiers des hôpitaux (étude Maha) que les hôpitaux ont besoin de l’achat des médicaments pour maintenir les comptes hors du rouge. Le KCE est aussi arrivé à des conclusions similaires dans son rapport sur les biosimilaires.
2 recommandations concernant le registre de transparence
Pour remédier à la situation, Medaxes souhaite voir préciser deux choses. Premièrement, le registre de transparence peut être plus flexible dans la présentation des résultats. Le moteur de recherche peut proposer une plus grande fonctionnalité. Deuxièmement, le degré de détails concernant la R&D peut être plus élevé. Aujourd’hui, une entreprise peut agrégé les données déclarées. Au pays du pharma, il existe en fait une base de données européennes concernant les études cliniques, affichant les détails sur chacune des études locales. Pourquoi ne pas simplement combiner des bases de données, afin d’avoir une meilleure vue sur les transferts de valeurs?
D’ailleurs, le Pacte d’Avenir qui a été conclu en 2015 avec l’industrie pharmaceutique stipule que, lorsque plusieurs options sont possibles, le secteur doit toujours justement opter pour la solution qui offre le plus de garantie de transparence.
Pieter Boudrez
Public affairs director
0477836907