Comme dans le cas du pacte précédent, l'accord de gouvernement attend à juste titre que le pacte 2.0 mettra l'accent sur l'innovation et la position de la Belgique à cet égard dans le monde. Toutefois, encore davantage par rapport au passé, l'accord de gouvernement actuel accorde aussi une grande importance à l'accessibilité et à la responsabilité budgétaire.
Pour franchir le pas vers une politique pharmaceutique tournée vers l'avenir, Medaxes s'appuie sur trois piliers. Tout d'abord, une trajectoire budgétaire solide. Selon pharma.be, une croissance annuelle de 5% est nécessaire. Cela peut sembler substantiel, mais nous partons du principe que les calculs étaient techniquement corrects, sur base des données disponibles. Il ne fait aucun doute qu'il y aura un débat considérable à ce sujet. Pour Medaxes cependant, cette discussion ne peut être déconnectée des 250 millions d'euros d'économies structurelles attendus dans le secteur pharmaceutique, que le gouvernement souhaite voir mises en œuvre d'ici 2024. Contrairement au passé, il n'est plus possible de se tourner quasiment exclusivement vers le segment des produits hors brevets pour réaliser ces économies. À défaut, la disponibilité de médicaments bon marché et fiables se verrait encore davantage menacée. Rien que l'année dernière, le secteur des génériques n'a eu d'autre choix que de retirer du marché 1 médicament générique sur 5 ; un secteur générique qui a dû encaisser trois baisses de prix consécutives en l’espace d’une année. Il y a donc un besoin urgent de stabilité et, comme ultime filet de sécurité, les entreprises des médicaments hors brevet devraient avoir la possibilité d’activer une ‘procédure d'alarme’ spécifique.
Pour Medaxes, il s'agit de fournir les meilleurs soins de santé au plus grand nombre de personnes possible. C'est notre deuxième pilier. Cependant, les ressources étant par définition limitées, cela signifie que des choix devront être faits en fonction de l'efficacité d'un traitement. Medaxes préconise l'approche ‘smartify’, ce qui signifie, entre autres, que l'arrivée d'un nouveau générique ou biosimilaire doit être l'occasion de recalibrer l'utilisation des médicaments dans la classe thérapeutique en question. Pas uniquement au bénéfice du budget de l’assurance maladie d’ailleurs. Pour Medaxes, il doit également y avoir de la place pour des incitants intelligents et déontologiquement acceptables pour les patients et/ou les professionnels de la santé impliqués, qui doivent par exemple pouvoir être récompensés suivant des accords et des modèles de partage des bénéfices (‘gain sharing’) pour leur contribution à une approche efficiente. De cette manière, nous atteindrons également l'objectif de l'accord de gouvernement consistant à miser davantage sur les médicaments bon marché et les biosimilaires en tant que moteur de l’efficience.
Troisièmement, le rapport entre le financement des hôpitaux et l'achat des médicaments devra également être redéfini. Bien sûr, il s'agit d'un processus à long terme, mais nous sommes prudemment optimistes quant aux initiatives annoncées par le ministre Vandenbroucke et au débat qui va s'ouvrir dans l'hémicycle de la Chambre. Ces propositions devraient conduire à des appels d'offres plus efficaces pour le budget des médicaments et les hôpitaux.
Les semaines à venir s'annoncent donc passionnantes, avec des discussions tout aussi intéressantes. Seul l'avenir nous dira si les pourparlers actuels et le texte final du pacte 2.0 seront un moment charnière bien roué ou au contraire un mécanisme grinçant générant son lot de problèmes. Nous sommes totalement favorables à la première solution.
Joris Van Assche, Managing Director
Pieter Boudrez, Director Public Affairs & Communication